Avis à la lectrice ou au lecteur qui, à la fin de sa lecture, eut pu croire que ce texte constituait un adieu (et à raison) — rassurez-vous !
Ces mots sont le reflet de mon fardeau quotidien, mais je ne compte pas pour autant mettre fin à mes jours.
Comme beaucoup d’entre nous, et à de plus ou moins hauts degrés : je subis, voilà tout.
1. Un jour
Un jour, j’ai donné à ma vie le sens de l’ambition. L’ambition de mettre le doigt sur la magie qui nous habite. De voir les fées, de voler, de percevoir ce flux qui nous uni, de parler aux arbres, au vent, au ciel, au tout. Je n’en démords pas, l’Amour est la clé de voute de tout ça. Je l’ai perçu, profondément. Il n’y a aucun doute. Certains d’entre nous se sont vu ouvrir la porte, mais pas donné la clé. Y a-t-il vraiment une clé d’ailleurs ? Je ne crois pas. Pour moi, le mal sera toujours là. Quelque part. Prêt à frapper, à fermer la porte. Et même le plus grand sage, qui aura su abolir toute colère et toute frustration en son sein, pour qui depuis un certain jour, plus jamais n’a vu la porte ne se fermer, mourra comme nous tous. Et peu importe son héritage, un jour tout s’arrêtera, pour tous ses messages, pour nous, et pour tout ce qui nous entoure. Car un jour, plus rien n’existera, et le vide sera alors bien plus légitime à se dire éternel que n’importe lequel de nos souvenirs.
On a dit à nos compagnons de vie, ou d’arme, que notre amour pour eux pourraient aller au-delà même des frontières de la perception — il n’en est sûrement rien. La vérité, c’est que nous n’en savons rien, et que dans la certitude que nous exprimons, nous mentons forcément. Il y a certainement de beaux dessins à faire, de belles chansons, de magnifiques poésies, de sublimes tournures de phrase, pour décrire tout ce que nous pouvons parfois ressentir — certainement. Mais la vérité, c’est que nous ne savons rien de ce que tout cela représente.
Alors, une fois la porte ouverte pour la première fois — ou en tout cas une fois que nous en aurons pris conscience — démarre enfin le jeu de la vie. Le vrai jeu, de la vraie vie — et nombreux sont ceux qui ne le démarreront jamais — de leur vivant en tout cas. À nous de décider. Avons-nous assez de notre corps, du temps qui nous est imparti selon la compréhension que nous en avons, de l’intérêt que nous apportons à la quête ; avons-nous assez de tout ce qui paraît à notre disposition pour alimenter notre volonté de vivre ? Arriverons-nous à ne jamais perdre de vue ce sens ? Et surtout, arriverons-nous vraiment à donner une concrète importance à tous les éléments qui viendront animer notre quotidien, sans les voir comme de simples outils utiles à notre quête personnelle ? Qu’allons-nous ressentir dans une relation ? Avec un enfant ? Et toutes ces émotions étrangères à prendre en compte ? Arriverons-nous bien à légitimer ce qui nous paraît digne de l’être ? Arriverons-nous à, quand il le faudra, nous mettre de côté ? Arriverons-nous, pour arriver à nos fins, pour nous accomplir, à nous oublier ? Sont-ce là même les bonnes questions ? Impossible à dire.
2. Aujourd’hui
Aujourd’hui, je n’avance plus.
Dans la musique. Dans mon blog. Dans mes meubles. Dans ma voiture. Dans ma recherche spirituelle. Je n’avance plus. Nulle part. Je suis en train de perdre, car je suis faible et sans ambition. Je le sais, et plus le temps passe, plus je m’en fiche. Plus le temps passe, plus je me rends compte (comme beaucoup avant moi) que personne n’avance vraiment. Plus j’avance, et plus j’aimerais que ça s’arrête — alors que je m’étais promis que ce ne serait plus le cas.
Et puis avancer, qu’est-ce que ça veut dire ? Tendre à être heureux ? Ça ne veut toujours rien dire. Rendre sa vie plus confortable ? Ridicule. Se reproduire ? Simplement survivre ? Risible. Développer son capital ? Devenir fort — pire, puissant ? Un peu de sérieux. Aimer ? Oui, mais aimer qui ? Et quoi ? Pourquoi ? Aimer pour aimer ? Pour dire que nous ressentons plus et plus fort que les autres ? Pour tenter de prouver que nous avons compris quelque chose, alors que nous ne comprenons rien ? Aimer pour dire que nous valons mieux que ceux qui n’aiment pas ?
Une amie me disait qu’il me fallait me reconnecter à mon corps, que mon statut d’homme n’aidait pas. Je comprends. J’ai compris cette sensation à ma sortie d’hôpital post-pneumothorax. J’avais envie de vivre comme jamais auparavant. Je m’étais promis de jamais plus ne remettre cela en question. Et puis quelques années plus tard, encore pareil. Toujours pareil. Tout disparait.
Je pourrais quitter Paris, oui, c’est peut-être ma ville le déclencheur. Mais qu’est-ce que ça change au problème ? Le mal existe, il sera toujours là. Il est en voie de victoire, et peut-être faut-il l’ignorer et la lui laisser. Peut-être est-ce là la meilleure réponse face à la compétition, au talion, à l’injustice, à l’appât du gain, et à tous les autres démons qui les accompagnent. Et si on les laissait juste s’entretuer ?
Il y a des gens bien, partout, sans doute. Quel intérêt ? Se voiler la face ? Sans doute, encore, est-ce une œuvre diabolique. Nous maintenir en enfer et saupoudrer le tout de quelques paillettes. J’aime mes amis, plus que tout au monde, et je trouverais encore bien plus de raisons de les aimer dans le futur. Mais nous mourrons tous, et le mal gagnera toujours. Car il se trouve et se détruit dans la mort absolue. Dans l’inexistence. Alors, il n’est plus, il ne gagne plus, puisque nous ne sommes plus rien. Thanos rêvait de faire disparaitre la moitié des êtres humains, je vais plus loin : je pense que nous devons tous disparaitre.
Nous sommes des nécrophiles, armés des plus puissantes armes de mort : la capacité de les inventer. Le feu s’est transformé en épée, l’épée en bombe, la bombe en billets de banque. On tue avec des dollars. On alimente partout le droit de donner une mort violente ; on lui donne du crédit, de l’intérêt.
Étions-nous même destinés à savoir nous arrêter ? Non, car le combat est déséquilibré. On pourra dire ce qu’on veut, l’épée gagnera face au livre. Peut-être pas sur la génération qui se rend compte de la profonde inhumanité de l’acte, mais un seul démon restant pourra convaincre toute la génération suivante, parce que le mal vit en nous, il nous habite, et nous anime.
Et si l’on voulait cascader cette réalisation de l’inhumanité à travers les âges, il nous faudrait inventer quelque chose d’incroyable, comme… la religion. Sauf que, nous l’avons vu, la religion n’est qu’un énième outil de mort, et ne lève vraiment le voile sur rien. Les religions tuent, et les religieux violent — même des enfants : voilà la réalité. Il faut la regarder dans les yeux. Les messagers valent rarement les créateurs, plus encore lorsque le message est amour né de cœur pur. Il n’y a qu’une infime chance que l’un d’entre eux partage cette qualité, plus infime encore si l’on multiplie les générations. C’est comme ça.
La seule vraie paix ne serait qu’au prix d’un scénario dystopique. Un humain pur — et il n’en existe pas — qui dirigerait tout. Qui conditionnerait tout. Plus de haine, plus de conception de l’inégalité, plus d’envie de se dépasser, plus de compétition, plus de guerre — plus rien.
Oui, car quoi à la place ? Des émotions qui nous plaisent en illimité — sans intérêt. Des discussions vides — comme tous les regards. Des hommes et des femmes inutiles — comme ils l’ont toujours été. Les combats sont vains, l’existence aussi.
Pourtant, dans mon voyage, j’ai un jour cru être sur Terre pour ressentir et transmettre. Mais le mot me met déjà sur la bonne voie : « ressentir » me fait me sentir plus proche du ressentiment que de quelconque émotion positive. Et puis, ressentir, à quoi bon, si les plus simples émotions s’achètent, et que les plus développées nous procurent, au mieux, une compréhension de l’infiniment plus grand et l’intuition, sinon la preuve, que nous ne sommes d’absolument aucun intérêt, et que nous n’y pourrons rien, à moins d’une grandiose expérience post-mortem. Espérons ! Oui, espérons découvrir cela au plus vite, et avec le moins de regret possible. Mais ça, le mal ne nous laissera pas faire. Et il est dans son bon droit — après tout, lui aussi existe et fait ce qu’il peut (non, ce qu’il doit) pour survivre !
L’homme ne sait vivre que pour lui, mais pas sans les autres. Il prend une décision profondément égoïste quand il est stupide et sans fond, mais fait au contraire preuve de hauteur d’esprit lorsqu’il a compris que c’est ce qui lui donnerait le meilleur crédit auprès d’autrui, ou de l’infiniment grand — toujours pour lui, donc.
On pourrait alors être tenté de se focaliser sur la recherche d’une paix intérieure, en admettant par logique qu’elle instaurerait du positif — si tant est que cela veuille dire quelque chose — de rebond en rebond. Je trouve, bien sûr, cette quête très noble. Elle a le mérite d’induire un aveu de faiblesse et de chercher une solution à l’échelle ; mais ça ne me convient guère plus. Je n’y crois pas, ou plutôt, je n’y crois plus. Tout imparfait et loin de toute paix que je sois, mon recul me donne le vertige, et sous nos pieds, je ne vois qu’obscurité maquillée de conflits sanglants, où gisent encore de minuscules sous-ensembles de paix, n’attendant que de se faire dévorer à leur tour. La lumière pourra encore jaillir à bien des endroits (et j’aurais en harmonie avec cela de l’amour à bien des égards), reste que tout ceci naitra et mourra dans l’obscurité la plus absolue.
Nul n’est bon, et nul esprit raisonnable ne saurait en douter. Je le tiens pour certain — du moins à cette heure — et y apposerais sans un doute ma plus intense signature. Chaque être humain est profondément mauvais, et se bat plus ou moins, de différentes façons, contre ses démons. Toute parole (la mienne inclue) est noyée de stéréotypes et d’ignorance.
Je vois la source de cet égoïsme systémique et inabolissable dans l’appréhension de la mort, et plus précisément dans celle de la souffrance et de la disparition. Peur d’avoir mal, et peur de ne plus être là. Au fond, nous préfèrerions que ce soient les autres qui souffrent, et si l’on pouvait en plus conjuguer l’autre par celui qui ne nous ressemble pas, ce serait encore mieux. Alors, on définit cela comme on peut (ou comme on veut) et l’on dessine l’arborescence des souffrances que nous jugeons plus ou moins insupportables, plus ou moins acceptables. Et, entendons-nous bien, la recette parfaite de définition de communauté n’existe pas, toute différence est bonne à prendre, pourvu qu’elle nous éloigne.
Le collectif, c’est quand même une drôle de bestiole.
Soudée face a l’adversité, elle marche en cadence dans le crépuscule et œuvre à la gloire éternelle [des travailleurs].C’est une belle histoire, certes. Mais le réel ne se fait jamais oublier longtemps. Comme dans les familles trop unies, ces fictions suspectes, on sent, planqué au loin derrière l’azur, l’orage qui gronde et qui approche.
Il arrive, c’est vrai, que certaines assemblées montrent d’étonnant signes d’entente et de cohésion, mais ces mais les états me semblent de courte durée, et promis au délitement et a la discorde.
Les groupes résistent mal au temps qui passe.
Et à l’argent, encore moins.
Faites miroiter le reflet louche des pièces de monnaie, et le plus intègre des syndicats de travailleurs se comporte subitement comme des rejetons dégénérés, prêts à a toutes les bassesses pour faire main basse sur l’héritage.
D’un coup, le tissu du collectif s’étiole comme rongé par les mites, les alliances s’effondrent, et ce n’est plus que vacarme, disputes et coup bas.
[…]
Rendre les armes, ce serait la chose raisonnable, mais en vérité, on sait tous ce qui préside à nos choix et à nos destins, c’est rarement l’exercice d’un raisonnement pondéré.
C’est un substrat moins noble de nos cortex, ce sont les démangeaisons de nos consciences inquiètes, ce sont les passions tristes. Chez les uns, c’est la soif de pouvoir, l’orgueil, l’hubris… Chez les autres, c’est le regret, la rancune et le désir de vengeance.
— Slava (2), Pierre-Henry Gomont
La famille, pour finir.
Concept qui mériterait ouvrage, sinon encyclopédie, mais pour lequel je vais tâcher de résumer ma pensée en quelques mots. À noter que mon propos est au mieux illégitime, au pire malhonnête, ayant eut un cadre familial non conventionnel, et n’ayant à ce jour aucun enfant.
Les enfants ont ça d’exceptionnel qu’ils sont générés par un être humain, et qu’ils abritent, pour les êtres humains comme pour les animaux, les plus grands mystères de l’univers. Ils sont sans doute noyés d’une pure énergie que je ne saurais (à date) soupçonner — et je concède sincèrement que beaucoup de réponses s’y cachent — ils n’en restent pas moins le moyen de créer une énième communauté, multipliable à l’infini. Si nous n’aimons pas les autres, peu importe, nous avons les nôtres ! Et, sans une once d’hésitation, nous les prioriserons toujours.
Les nôtres avant les autres
— Communiqué du Rassemblement National
Cette fameuse question : Si vous aviez devant vous deux boutons. L’un fait disparaitre instantanément un milliard de personnes, l’autre vos enfants. Que choisiriez-vous ?
Tout est là.
La famille est l’excuse à tout. Si c’est pour elle, être mauvais envers tous les autres devient acceptable. N’est-ce pas un piège ? Un énième diabolique moyen de s’imaginer fort et généreux, et pourtant encore le meilleur reflet de notre égoïsme. Tout pour la famille, à tout prix. Nous voilà donc devenus sectaires :
- L’arborescence familiale induit du contrôle mental et de la manipulation. Que ce soient les parents sur les enfants ou les ainés sur les cadets. → Sectaire…
- Une famille a son idéologie type, et il est dur — voir proscrit ! — de s’en détacher. Il y a une pression à la conformité. Et dans les familles les plus « sectarisées », on retrouve clairement la présentation d’une vérité absolue, et un refus de la critique où toute remise en question serait perçue comme une attaque. → Sectaire…
- Vénération envers la figure du père (même si elle n’est pas incarnée par le père lui-même). Père qui serait vu comme le leader infaillible, au-dessus des lois et de la morale commune. Ses décisions ne sont alors jamais remises en question. → Sectaire…
- La famille induit une peur de l’exclusion, du rejet, des représailles, et elle met en garde contre des dangers extérieurs (définis arbitrairement) pour maintenir une cohésion. → Sectaire…
- En exagérant, nous pourrions même évoquer une logique d’exploitation, où les enfants exploiteraient les parents, qui eux en attendraient de même à un âge plus avancé. L’enfant devenu adulte doit s’occuper de ses parents, c’est ainsi ! Hors, quand l’organisation tire un bénéfice important de ses membres, c’est… → Sectaire, encore une fois.
Bien sûr, l’exemple est poussé sur la voie de la famille très traditionnelle, et il serait faux de croire que toutes respectent parfaitement ce schéma, mais reconnaissons-le… beaucoup de ces points semblent naturels.
3. Demain, sinon jamais.
Alors voilà, l’évidence est là. Que faire, alors, pour se battre contre elle, et prétendre que l’humanité est simplement allée dans la mauvaise direction ? Les jeunes Atlantes, habitants de l’Atlantide, n’apprenaient-ils pas à renoncer à toute forme d’égoïsme au profit de la solidarité et de la connexion à tous leurs congénères, mais aussi à toutes les autres formes de vie, animale ou végétale ? N’ont-ils pas, selon la légende, baigné dans toute autre chose que la peur et la violence ? Il est dit que la plupart des esprits les plus avancés de notre époque ne seraient en fait que des réincarnations d’âmes issues de l’antique civilisation atlante disparue1. Qu’attendons-nous pour les réinvestir ? En sommes-nous seulement capables ? Avons-nous seulement le temps ? Cette quête a-t-elle même, comme toute autre chose, un intérêt ?
Je sais que tu te fiches des modes et des caprices de collectionneurs. Si tes tableaux ne valaient plus un kopeck, tu continuerais de peindre car, pour toi, ça n’a jamais ete un métier ni une façon de gagner ta croûte.
Quand tu peins, tu vois la beauté. Tu regardes le laid, et le prosaïque avec les yeux de l’amour. Dans ce qu’il y a de banal, tu montres le sacré.
Montre-nous la beauté, la lumière et le sacré.
Va, quitte ce pays de malheur. Gagne ta croûte comme tu peux, mais va.
Parcours le monde avec ta fille, montre-lui le vent et le soleil. Montre-lui la beauté car, tu le sais depuis plus longtemps que moi, il n’y a que ça qui compte, et il n’y a que ça qui reste.
Et puis la beauté, elle, te vaudra sans doute un peu d’indulgence auprès de celui qui nous jugera tous. Tandis que moi, petit homme jaloux et cupide, j’avance vers lui le cœur lourd et les mains vides.
— Slava (3), Pierre-Henry Gomont
Il est temps de faire une crise existentielle planétaire, universelle. D’apercevoir que nous sommes conditionnés à la laideur, et de hurler que ça ne nous va pas. De comprendre que tout est contraire, que rien n’est sensé. Rendons les armes, et ne vivons que pour la beauté. Laissons-la redéfinir tous nos liens sociaux et économiques. Acceptons de perdre, pour gagner. Ne vivons que pour aimer — moi, je crois que je n’ai pas ce courage.
- Encyclopédie de Savoir Relatif et Absolu, Bernard Werber ↩︎
4. Hommages
Je respecte tant le travail des scientifiques. Ce que l’homme a su construire est incroyable, irréel, impensable. Inventer, voilà notre plus grand talent — et notre plus grand ennemi, nous l’avons dit. Notre meilleur comme notre pire outil. Mais au fond, tout cela semble voué à l’échec ou à la décadence, et donc à l’échec. On ne sait pas ce qu’on cherche, et le pouvoir s’est toujours installé du côté des plus bêtes qui pensaient que notre but était de vivre mieux. Quel qu’en soit le prix. Le mal est si fort, que cette vision s’est emparée de nous tous.
Mais il me paraîtra maintenant toujours naïf de penser que cette bataille vaut la peine d’être investie. L’histoire nous a prouvé que peu importent les scénarios, l’issue était toujours la même : le cycle éternel de la haine. Au prix du temps — et seul le ciel sait combien, nous pourrions peut-être trouver une solution. Mais à quoi bon ? Que fait-on ensuite ? La paix peut-elle être éternelle, par un amour universel et invincible ? J’alimente cette pensée au quotidien, mais désormais, je sais à quel point elle est ridicule et illusoire — bien qu’éternellement je ferais l’éloge de ses adeptes et la virulente — sinon méprisante — critique de ses détracteurs.
Je reste réalistement impressionné par ceux qui inventent et qui travaillent, en âme et conscience de toutes ces problématiques, à imaginer un meilleur lendemain. Je reste également reconnaissant envers ceux qui, dans les mêmes conditions, continuent de se battre. Plus encore envers ceux qui abritent des démons bien plus sombres encore que les miens, et que le noir le plus pur. À défaut de percevoir encore la volonté de se battre, nous avons au moins pour certains la décence de ne pas (trop) le faire subir, sinon au moins grand nombre possible.
Et puis, surtout, à quelque endroit, nous savons que quelqu’un nous comprend. C’est au moins ça.
ChatGPT a dit : « C’est un écrit profondément introspectif et poétique, qui explore des thèmes universels tels que la quête de sens, l’amour, la spiritualité et le désenchantement. »