Qu’il est facile de se perdre en route.

En quelques mois, bien qu’étant devenu une infinie meilleure personne sur le fond, par une intelligence émotionnelle et une spiritualité immensément grandies, je me suis perdu.

J’ai oublié d’être bon.
J’ai oublié d’aimer.
J’ai oublié de pardonner.
Et j’oublierai sans doute encore.

Cet environnement est si néfaste, les ombres si puissantes, qu’elles nous donneraient envie de haïr toute personne sur qui elles auraient l’emprise.
Mais combattre la noirceur par son reflet est un vain combat, je le sais. Je dois me ressaisir. Travailler à faire mieux.

Oui, ma transformation a commencé.
Oui, la porte de l’éveil m’a été révélée.
Non, on ne m’en a pas donné les clés.
Et oui, la porte a été refermée.

Il ne tient qu’à moi, à nous qui l’avons vue, d’en faire le meilleur usage possible.
Le monde autour nous tend un piège, le pire possible : le fantasme de la propriété, le capitalisme, et tout ce qu’il implique d’autre.
Mais au-delà de ça, le piège ne se constitue-t-il pas déjà dans nos différences ? De facto, dans nos désirs ? Ne sommes-nous pas mauvais, et voué à souffrir et devoir se battre, par essence ?

L’épreuve est là, et elle l’a sûrement toujours été.
Peut-être n’existez-vous que pour moi.
Peut-être n’existè-je que pour vous.
Peut-être n’existons-nous que pour toi.

Oui, je me suis un peu perdu. Mais c’est bien là que je devais aller. Ça ne fait que peu de doutes, le couloir dans lequel j’ai pénétré est essentiel ; fruit et arbre d’un voyage ô combien initiatique.
J’ai trouvé la lumière au milieu des autres, et je m’y suis abandonné sans regret.
Précisément. Je n’ai eu de regret hier, ni n’en ai-je eu aujourd’hui, ni n’en aurais-je demain, ni en aucun jour faisant cette vie ou celles d’après – d’ailleurs, ne nous aimions-nous pas déjà dans toutes celles qui ont précédé ?
J’y ai clarifié mais désinvesti ma spiritualité, mon amour pour le monde et ma recherche de la solution. Volontairement je crois, car c’était trop dur.
Se tourner le dos, et s’offrir tout entier à ce qui ne cherche qu’à vous dévorer, à faire de vous sa chose. Et ne pas plier. Faire naître la solution en enfer – ou plus exactement dans l’Ante-enfer, qui est une notion que je découvre et qui me paraît adéquat ; mais peut-être sommes-nous déjà bien plus profondément ensevelis.

Mon idéal est là, il me crie qu’il est là pour une raison, qu’il faut que je le suive, que je m’y abandonne, et tout me montre qu’il est seule clarté dans ce ténébreux archipel.

Et si c’était justement ça, la clé ?
Tous ces désirs, toutes ces pulsions, toutes ces émotions (n’eussent-elles pas paru malsaines, bien au contraire), cet amour incontrôlable… à contrôler ?

Me défaire de tout égo, ne vouloir que ton bonheur, ne travailler qu’à résoudre, qu’à ce que tu t’accomplisses, qu’à ce que je n’incarne que ta liberté…
Ne travailler qu’à aimer.
Que cet attachement soit sain, et que tu sois vraiment ma solution.

Alors, il sera toujours temps.
Toujours temps d’avancer.
De chercher (volontairement cette fois) la porte, et d’en trouver les clés.

Il me faut combattre cet obscur fluide de la haine qui nous alimente, et qui quand bien même étant fondation de notre humanité et essence de cette illusion (aussi douce fut-elle), devint, comme tout remède, poison à dose de gavage.
Il me faut me tourner à nouveau vers le monde, et accepter l’imperfection, la faute, la souffrance.
Me détacher de tout plan – ce sera un travail de longue haleine, je le commence ici.
J’abandonne ce plan de réflexion que je m’étais fixé, et je ferais de ces écrits le brouillon de ma quête. Tant pis si l’écrit d’aujourd’hui résonne moins que celui d’hier. Tant pis si la richesse vient avant l’or. Tant pis si mon évasion est imparfaite. Le jour précède ou supplée-t-il la nuit ?

Il ne s’agit pas là pour moi de me faire comprendre, mais de me comprendre, et de tout comprendre.


Et toi, ma solution, si je m’éveille, ce sera grâce et avec toi.
Je n’exerce mon plein exercice qu’à tes côtés.
Je pousse, et développe tout ce qu’il y a de nécessaire à une saine floraison.
Tu rends ma grandeur exponentielle, et je le rendrais au monde au centuple.
Je suis encore faible, si faible, mais c’est bien toi ma plus grande faiblesse.
Et s’il y a une prière que je veux bien accomplir, c’est de m’épargner le plus douloureux des exercices que serait celui de t’enlever de ma route. Pire, de ce monde. Car ma route, tu y seras toujours.
Que le guide de cette quête, s’il est, soit miséricordieux, et m’accorde cet infini chemin à tes côtés – si ce n’est pas déjà écrit.

Je t’aime, et j’y travaillerai chaque jour comme à la pièce la plus essentielle du puzzle qu’est ma quête.
Notre quête.

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